La promotion du Bien-être et de la qualité de vie au travail est un enjeu de société, de santé publique mais aussi un enjeu économique pour les entreprises. Therasens s’inscrit dans cet objectif comme d’autres sociétés de conseil, organismes de formation, intervenants en Prévention des Risques Psycho-sociaux. D’un point de vue sociétal, on assiste à une vague actuelle de développement d’ « outils » du Bien-être, dispositifs opératoires répondant à une demande explicite, miroir d’une société contemporaine, dont l’activité, l’évolution numérique et la temporalité incitent à oublier son acteur central, l’individu. Aussi, lorsque la demande se fait manifeste, certaines entreprises y répondent par la mise en place de dispositifs et de moyens, réponse organisationnelle destinée à permettre aux salariés de mieux vivre une situation actuelle. Le recours à des activités dites de bien-être, telles que la méditation, la sophrologie, la relaxation, les séances de massages bien-être, mais aussi, le développement de services annexes logistiques, destinés à soulager le salarié des tâches liées à sa vie personnelle qui rendent plus limitée sa disponibilité professionnelle, est en fort développement. Cette réponse, si elle est en majorité bien accueillie par les salariés,  court le risque d’évacuer la question du sens de la demande et des raisons du malaise initial.

Récemment, l’enquête 2017 sur la QVT réalisée par Malakoff Mederic  (http://www.malakoffmederic.com/groupe/media/presse-actualites/espace-presse/Malakoff-Mederic-etude-QVT-2017.htm) a montré que la reconnaissance et la conciliation vie privée/professionnelle étaient des attentes importantes des salariés. Il s’agit ici d’indices impliquant non pas uniquement le salarié dans la manière dont il gère son stress (avec ce qu’il est, ou comme il l’a appris ou non), mais le salarié et les autres, le salarié dans l’organisation. D’autres recherches montrent également que la régulation des émotions est impliquée dans le bien-être et la santé des salariés ; par exemple, des tâches impliquant un travail émotionnel (i.e. répression de l’expression émotionnelle ou expression contrôlée des émotions par les salariés dans certaines tâches – voir étude de  Vincent Grosjean, Corinne Ribert-Van De Weerdt« Vers une psychologie ergonomique du bien-être et des émotions : les effets du contrôle dans les centres d’appels », Le travail humain 2005/4 (Vol. 68), p. 355-378)  ont un impact sur la santé (en particulier psychique) des salariés du fait notamment de la dissonance émotionnelle induite. De plus, la rapidité de l’évolution sociétale  mais aussi de la vie de l’entreprise (changements, restructurations…) impliquent une capacité de flexibilité et d’ajustement rapide de ses acteurs, une agilité nécessaire à l’adaptation.Ceci n’est toutefois pas sans créer de malaise chez les individus qui se débattent bien souvent au sein de leurs conflits internes (conflits émotionnels, conflits de valeurs, conflits intrapsychiques) mais aussi externes (interpersonnels) pour suivre un mouvement qui leur est imposé et qui conduit à un sentiment de pression temporelle, facteur de risque d’épuisement professionnel. La temporalité sociétale et les balises qui sont les siennes ne sont pas toujours ajustées au fonctionnement émotionnel et subjectif des individus.

Ainsi, la vague du Bien-être et de ses activités prend de l’ampleur en miroir du malaise vécu. Ce malaise va se traduire très fréquemment par l’expression de maux somatiques et psychiques, de conflits interpersonnels dans l’entreprise mais aussi, dans la famille, la sphère privée, lieu supposé de ressources pour chaque individu, qui se transforme peu à peu en un lieu d’expression conflictuel. Les proches, soutiens actifs de l’individu, risquent ainsi de prendre la forme d’adversaires, déplacés de la scène sociale (professionnelle) à la sphère privée.

L’observation et l’apparition de ce que l’on nomme les risques psycho-sociaux en entreprise, est ainsi le témoignage d’une dysrégulation entre les besoins individuels, leur expression, la temporalité subjective et les contraintes externes (sociétale, sociales, économiques, organisationnelles, interpersonnelles). La souffrance au travail s’exprime alors comme reflet de dissonances cognitives et émotionnelles chez les individus. Outre le développement de symptômes somatiques et psychiques, tels que le syndrome d’épuisement professionnel, les troubles anxieux, les troubles somatoformes, troubles somatiques etc., les conflits interpersonnels en milieu de travail, et du point de vue de l’activité, les arrêts de travail, les changements et mobilités répétées (turn-over), en sont les indicateurs.

Ceci est d’autant plus important, que le Bien-être est une tendance spontanée de l’individu. Il ne s’agit pas uniquement de définir le Bien-être comme l’absence de maladie (en référence aux risques psycho-sociaux) mais comme un objectif à part entière de réalisation de soi qui passe par la vie professionnelle tout autant que la vie personnelle. Aussi, voyons-nous le développement du Bien-être et de la Qualité de vie au travail comme un enjeu de santé publique. Après la « vague des suicides » (2009) – voir article de Christine Chevret-Castellani, « La médiatisation du burn out dans la presse écrite », Questions de communication, Humanités numériques, corpus et sens, 2017, 10-  la (re)découverte du burn-out dans ce contexte dramatique, l’évaluation et la prévention des risques psycho-sociaux qui ont suivi ainsi que le recours à la Loi, la vague du Bien-être risque d’apparaître comme une réponse simple à une situation complexe. Or, la réponse à un tel besoin n’est pas seulement opératoire ; elle ne peut se penser que comme réponse globale soutenant une conception et une vision prospective de l’humain en entreprise, dans le respect de ses besoins individuels relativement aux besoins du collectif, et dans le contexte des spécificités de la vie de l’entreprise au sein de laquelle il évolue. Des études montrent que l’enjeu économique est de taille pour les entreprises, le stress au travail dans son acception large a un coût. Une étude de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), montre qu’en France, le coût social du stress (dépenses de soins, celles liées à l’absentéisme, aux cessations d’activité et aux décès prématurés) a été estimé en 2007 entre 2 et 3 milliards d’euros (voir : http://www.inrs.fr/risques/stress/consequences-entreprise.html); ces chiffres ne prennent pas en compte tous les types de stress vécus, ni toutes les pathologies associées. Néanmoins, il est suffisant pour attirer notre attention.

Aussi, comment appréhender le Bien-être et le favoriser. Le bien-être est un concept recouvrant plusieurs dimensions : une dimension émotionnelle (bien-être émotionnel), une dimension psychosociale (satisfaction de vie), une dimension fonctionnelle (absence de maladie, santé, qualité de vie), représentée par la perception de soi (Netz, 2005), et une dimension subjective (Bien-être subjectif, Diener, 1984). On aperçoit ici la complexité de ce concept qui peut être lu à travers différents prismes et modèles théoriques impliquant un regard particulier porté sur le symptôme (ou son absence), le discours, le comportement et l’individu (sujet). Promouvoir la santé, le bien-être et la qualité de vie au travail suppose donc une évaluation, une appréhension organisationnelle et humaine (relationnelle, intersubjective) des facteurs de risques psycho-sociaux,  mais aussi une démarche continue et multidimensionnelle de prévention et des actions d’intervention le cas échéant. S’engager dans une démarche de promotion du bien-être en entreprise équivaut ainsi à s’engager dans un processus visant l’accompagnement du sujet humain au sein de l’entreprise, pour le développement de celle-ci, et dans le respect de celui-ci.

Therasens s’engage dans ce sens à travers une démarche globale et transversale : conseil, évaluation-diagnostic, ateliers de prévention (Lutter contre l’épuisement professionnel, Equilibre au féminin…), stages thérapeutiques (prises en charge du burn-out), stages de développement personnel (pour favoriser le mieux-être et l’équilibre au travail et dans la vie), et des formations dans le domaine des risques psycho-sociaux et du développement de compétences relationnelles.